Paimpol 03/05/99

Paimpol, havre de paix propice à tous les songes,
Petit port de Bretagne où je me sens si bien.
La mer y absorbe les souvenirs qui me rongent
et le souffle du vent balaye mes chagrins.

Comme ils ont fière allure les bateaux dans le port.
Même le plus modeste suscite l’intérêt.
En trouvant une place au milieu des plus forts,
il semble revendiquer sa part de respect.

De l’escalier de pierre où je me suis assis,
en silence, je savoure la beauté du tableau.
Une forêt de mâts qui paraît infinie
s’agite doucement par le roulis des flots.

Mon regard se tourne vers un grand voilier blanc
autour duquel s’ébattent des mouettes en furie.
A sa proue est sculptée une tête d’enfant,
ou un visage d’ange, qui tendrement sourit.

Plus loin, un chalut mon attention captive.
Sa coque est rouillée par la mer et le temps.
Sur le pont, des hommes au travail s’activent,
démêlant des filets d'énormes poissons blancs.

En observant ces hommes, vagabondent mes pensées.
Je songe à ces héros, que la mer a ravi.
Ces courageux marins à l’amère destinée,
le Grand Yann, Yves, Pierre et compagnie.

Je pense à tous ces gosses, mousses ou autres graviers,
de force embarqués vers de lointains pays.
Honte à vous, armateurs, maires et même vous Curés
qui leur avez volé le printemps de la vie.

Que dire de ces femmes imprégnées de misère ?
Qui attendaient un frère, un enfant, un mari.
Le cœur empli de larmes, elles maudissaient la mer
tout en priant les Saints ou la Vierge Marie.

Usées par le travail à la conserverie,
subissant, en secret, les pires maux qui soient.
Elles ont une grande place au cœur de mon esprit
et je vous prie de croire que respect on leur doit.

Soudain mes yeux se lèvent vers les maisons de pierres
qui encerclent le port pour mieux le protéger.
Aux terrasses des cafés des gens se désaltèrent,
La vie reprend son cours, j’ai fini de rêver.

Paimpol, havre de paix, propice à tous les songes.
Petit port de Bretagne où je me sens si bien.
J’abandonne à la mer les souvenirs qui me rongent
et que le vent emporte avec lui mes chagrins.

Marc MICHBO




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